Mon changement de point du vue sur l'allaitement

Ma vision de l'allaitement avant de tomber enceinte

Il est clair qu'avant de découvrir un petit + sur le test de grossesse, j'étais clairement en défaveur de l'allaitement. Certaines femmes n'envisagent pas d'allaiter leurs enfants pour des raisons qui les regardent et elles vivent très bien avec ce choix. Moi, j'étais anti-allaitement. Je refusais qu'on m'en parle et je refusais de m'y intéresser. Mais pourquoi ? J'ai longtemps réfléchi aux éléments qui ont influencé ma vision de l'allaitement. Et avec le recul, je me rends compte que j'étais complètement désinformée. Je restais bloquée sur des croyances complètement fausses. Comme je m'étais positionnée de manière plutôt radicale, j'avais trop de fierté pour changer d'avis. "Quoi ? Tu veux allaiter alors que tu dis à tout le monde que ça n'est pas fait pour toi ?", voilà le genre de remarques que j'appréhendais au fond de moi. Ne pas allaiter, c'était plus simple, un point c'est tout.

Aucune référence en matière d'allaitement

Mes sœurs et moi n'avons pas été allaitées. Je connaissais peu de femmes dans mon entourage qui donnait le sein. Et comme je vous le disais, les 2 ou 3 personnes (peu proches de moi) qui mettaient leur bébé au sein, je faisais comme si je ne les voyais pas. J'avais vraiment l'impression que si je m'y intéressais, j'étais susceptible de changer d'avis et c'était peu envisageable à l'époque.

Les mythes autour de l'allaitement

  • Allaiter, c'est fatiguant
  • Mon copain sera moins impliqué dans sa parentalité
  • Donner le sein après trois mois, c'est bizarre
  • Vu la taille de mes seins, je n'aurai pas assez de lait
  • Il fera ses nuits plus vite s'il est nourri au biberon

Voici les peurs (infondées) qui construisaient ma vision de l'allaitement. Je réalise maintenant à quel point, il y a une urgence à banaliser la pratique de l'allaitement, en commençant par diffuser les bonnes informations.

La découverte du monde de l'allaitement pendant ma préparation à l'accouchement

Une sage-femme non-intrusive au sujet de l'allaitement

Lorsque j'ai su que j'étais enceinte, j'ai tout de suite voulu essayer l'haptonomie, une méthode de préparation à l'accouchement où l'on communique avec son bébé par le toucher. J'ai donc consulté une sage-femme sur Grenoble à qui j'ai confié mon désir d'accoucher sans péridurale. Lors de notre première rencontre, je lui ai dit ne pas vouloir allaiter et lui ai donc précisé que je ne viendrais pas au cours concernant les débuts de l'allaitement. Surprise, elle m'a demandé, sans jugement, les raisons de cette décision. Je n'ai pas su quoi lui répondre à part : "je ne me vois pas allaiter". Au fil des cours, elle n'a jamais tenté de me convaincre d'allaiter. Elle répétait seulement "souvent, quand une femme accouche sans péridurale, elle a très envie d'allaiter son bébé, c'est animal." Et je répétais "on verra, mais je ne pense vraiment pas que ça m'arrive", convaincue à l'époque que rien ne me ferai changer d'avis !

Deux super copines qui avaient décidé d'allaiter

Nous étions trois couples lors de ma préparation à l'accouchement. Trois couples du même âge, les mêmes envies, le même humour. J'ai tout de suite accroché avec Céline et Marion. Nous étions toutes les trois en congé mat en même temps, avec des dates de terme quasi-identiques. Nous avons commencé à nous voir toutes les trois, à boire le thé et se goinfrer de pâtisseries chaque semaine. Elles souhaitaient toutes les deux allaiter leur enfant et en parlaient entre elles. Tout semblait si naturel et si "normal". J'ai commencé à prendre plaisir à écouter leurs conversations sur l'allaitement. Et j'entendais au fond de ma tête une toute petite voix qui murmurait "allez, essaies !". Marion a accouché en premier. Nous sommes allées voir sa petite merveille quelques jours après la naissance. Et elle la mettait au sein et moi, je la regardais et je trouvais ça beau et facile.Dans ma tête et secrètement, j'ai commencé à envisager l'allaitement. Mais j'étais encore trop fière pour en parler à mon conjoint ou mon entourage... J'ai donc inscrit dans mon projet de naissance : "je ne souhaite pas allaiter, mais je veux bien essayer la tétée d'accueil". Pour être tout à fait honnête, j'avais vraiment de plus en plus envie d'essayer l'allaitement. Mais en même temps, je paniquais à l'idée de ne mettre renseigner sur RIEN et de plonger la tête la première dans l'inconnu. J'avais donc trouvé un bon “deal“ avec moi-même : la tétée d'accueil. 

Mon coup de foudre avec l'allaitement

bébé--allaitement

Un accouchement physiologique

J'ai finalement accouché sans péridurale (vous pouvez lire le récit de mon accouchement ici) et comme ma sage-femme l'avait prédit, j'ai tout de suite voulu mettre mon bébé au sein. Une pulsion animale à laquelle je ne croyais pas du tout. J'ai regardé mon bébé droit dans les yeux et je me suis posé la question "qu'est ce qui est le mieux pour lui ?" et c'était évident que j'allais l'allaiter. Au moins essayer.Il a pris le sein très vite et s'est mis à téter. Et c'est comme si j'avais toujours allaité. J'ai eu beaucoup de chance, car la mise au sein a été plus que facile. Je n'ai pas eu de problèmes de type crevasses ou engorgements. Je me laissais juste aller au fil des tétées, et je le contemplais, pendu au sein, pendant des heures entières.

Des bonnes informations sur l'allaitement

HEUREUSEMENT, je suis le genre de filles à trainer sur les réseaux sociaux. Instagram et Facebook m'ont vraiment sauvé la vie. J'ai demandé à entrer à la Leche League (j'ai toujours cru que c'était une secte mystique où les femmes s'envoyaient du lait maternel par la poste et dansaient nues en allaitant). La Leche league c'est une association où des mamans bénévoles répondent aux questions des mamans allaitantes et les soutiennent dans leur projet d'allaitement. Les merveilleuses femmes qui en font partie ont littéralement sauvé mon allaitement.L'allaitement est naturel mais pas forcément inné. Les pics de croissance, la montée de lait, le reflux, les allergies sont autant de sujets dont j'ignorai l'existence. À défaut d'avoir préparé mon allaitement, j'ai redoublé d'efforts pour qu'il ne soit pas écourté.

Et maintenant ?

Une expérience unique

Je pense que c'est de loin la plus belle chose que je vis avec mon fils depuis qu'il est né. L'allaitement n'est pas seulement nutritif, il répond à l'intégralité des besoins du bébé : nourriture, réconfort, chaleur, guérison, protection. J'ai toujours mis mon fils au sein quand il commençait à montrer des signaux d'inconfort et à chaque fois la réponse semblait adaptée (sauf pendant les crises de reflux où la douleur était trop vive...). J'aime le voir s'endormir au sein, il a l'air si apaisé.La nuit, aussi, je trouve cela plus facile d'allaiter. Le temps d'endormissement est de moins de 3 minutes à chaque fois, je n'ai même pas besoin de me lever ! Allaitement

Envisager un sevrage naturel

J'avais dit que je ne l'allaiterais que 6 mois. À 6 mois j'ai dit que j'arrêterai à 1 an. Aujourd'hui, il a 17 mois, il parle et marche et je ne souhaite pas que l'aventure s'arrête pour nous. J'ai donc arrêté de me fixer des dead-lines, je vis au jour le jour et tant qu'il en ressentira le besoin, je le laisserai téter. J'ai hâte de lire comment ont débuté vos aventures lactées ! 🤱

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Comment nous avons survécu au RGO