Éducation positive : mes 5 trucs pour gérer les colères en douceur

Il a toujours été clair pour moi que je ne lèverai jamais la main sur mes enfants. Pas de tapes sur la main, encore moins la fessée et pas de punition non plus. Éduquer de manière positive n'a pas toujours été facile pour nous, surtout au début. Je rappelle que choisir la bienveillance ne veut pas dire être parfait. Et HEUREUSEMENT car nous ne demandons pas non plus à nos enfants de l'être.

Pourquoi l'éducation bienveillante m'a paru évidente ?

Certaines punitions et humiliations subies pendant mon enfance m'ont laissé un souvenir traumatisant. À l'école, je me souviens que je rongeais mes ongles et que je me faisais punir pour ça. J'avais aussi des problèmes pour me retenir de faire pipi (qui de l'œuf ou la poule me direz-vous ?) et il m'arrivait de me faire dessus en classe et de ressentir une honte profonde lorsque cela arrivait. Les maîtresses ne me rassuraient pas du tout, au contraire, je me souviens qu'elles me faisaient la morale et me faisaient réfléchir à ce que je venais de faire. Vous imaginez donc bien que j'ai continué longtemps à avoir des problèmes pour me retenir d'aller aux toilettes et que je ronge encore mes ongles aujourd'hui...

Pourquoi je continue à appliquer les principes de l'éducation positive au quotidien ?

Parce que les résultats parlent d'eux-mêmes : Timéo est un enfant calme, communicatif, respectueux, curieux et souriant. Il gère désormais vraiment bien les interdits (qui sont rares, il faut bien le souligner) et viens nous chercher quand il sent la colère monter.Vers 16/18 mois, l'enfant commence à utiliser le "non" pour faire entendre ses désaccords. C'est la naissance de l'identité de votre bambin. Il fait un pas-de-géant vers l'autonomie ! C'est donc une phase de développement normale chez l'enfant, qui peut être gérée en douceur. Après beaucoup de temps passé à lire des ouvrages sur l'éducation positive et à force d'appliquer et de répéter les conseils appris, je peux enfin dire que les efforts paient et que les meilleurs cadeaux que vous puissiez offrir à votre famille sont l'amour et la bienveillance. Entre le "non" des enfants et le "non" des parents, comment s'en sortir ?

1. Accueillir l'émotion

Vous venez de refuser quelque chose à votre bébé. Il n'est clairement pas content de ce refus et vous le fait comprendre en hurlant et en se débattant. Avant toute chose, il est important de reconnaître son émotion, de la constater, sans jugement ni justification. "Tu es en colère, je comprends et tu as le droit d'être fâché". Le bébé se sent écouté, compris et il est plus enclin à vous écouter ensuite. Plus vous chercherez à minimiser son ressenti, plus il ressentira la colère monter en lui. Des phrases comme : "Ce n'est pas une raison pour hurler", "Pourquoi tu hurles comme ça ?", "Arrête de crier", "C'est comme ça et pas autrement" ont tendance à envenimer la situation, car le bébé comprend que ses émotions n'ont pas d'importance aux yeux de ses parents. D'ailleurs bien souvent, si Papa peanut me répond ce genre de phrases quand je suis énervée, autant vous dire que je l'envoie c*** bien comme il faut !

2. Comprendre la raison de la colère

Un bébé ne fait pas de caprice. Il ne cherche pas à vous embêter, il ne fait pas exprès pour vous pousser à bout. S'il est en colère, c'est qu'il ne peut pas exprimer autrement son mal-être intérieur. Comprendre la raison de sa colère permet parfois de dénouer des situations. Il est possible que votre enfant ait tout simplement faim (il a du mal à canaliser ses émotions, car il est en hypoglycémie) ou bien qu'il soit fatigué. Il sera donc difficile pour lui de se calmer ou d'agir raisonnablement tant qu'il n'aura pas mangé ou dormi.Parfois, les enfants expriment également un besoin d'attention (après une journée entière passée à la crèche ou chez la nounou notamment), ils ne trouvent pas d'autres moyens que de se mettre en colère pour que vous vous occupiez d'eux ou lâchiez votre téléphone.ll est donc important de toujours se demander :

  • S'est-il passé quelque chose de particulier ces derniers jours ?
  • Ai-je passé suffisamment de temps de qualité avec mon bébé aujourd'hui ?
  • Est-ce que son réservoir affectif est rempli ?
  • Suis-je stressée par mon travail et est-ce qu'il a pu le ressentir ? (On oublie que nos émotions ont aussi un impact sur les leurs !)

Enfin, lorsqu'il s'agit de frustration (vous avez interdit à l'enfant d'ouvrir tel placard par exemple), dans ce cas, il est possible de détourner l'attention de votre bébé en lui proposant une activité similaire à ce qui l'intéressait à la base. Par exemple dans le cas du placard, lui proposer d'ouvrir un placard qui serait dédié à lui uniquement. Il veut jouer avec le produit à vitres et vous lui dites "non", pourquoi ne pas lui proposer un "psshit" rempli d'eau avec lequel il pourrait s'amuser sans danger ?

3. Apaiser par l'humour

Ici, cette "technique" fonctionne très bien ! Le jeu et le rire sont deux outils merveilleux pour apaiser les tensions et les frustrations. Lorsqu'il vous dit "non", exagérez volontairement : "QUOIIII ? Nooooon ? J'ai bien entendu ? Non, non, non maman je ne mangerai pas ta salade de haricots verts pourrie" tout en y mettant les expressions du visage avec. Chez nous, c'est fou rire garanti et en plus souvent, il décide de faire l'activité proposée.Usez des guilis, des blagues, des tons rigolos, des chansons. Dédramatisez la situation ! Il ne veut pas mettre ses chaussures ? Mettez-lui les vôtres pour rigoler. Bref, amusez-vous aussi pour faire redescendre la pression.

4. Féliciter le retour au calme

Lorsque votre enfant se calme, félicitez-le d'avoir réussi à s'apaiser. Cela lui a probablement demandé un gros effort. Une fois le retour au calme, vous pouvez revenir sur la situation en lui demandant ce qu'il a ressenti. Ou bien, s'il est encore très petit, lui faire remarquer qu'il était très en colère, mais qu'il a réussi à se calmer tout seul et que vous êtes fiers de lui pour ça 🤗C'est aussi le bon moment pour s'excuser si on a crié ou haussé le ton. Nous sommes avant tout humains et il est normal parfois d'avoir des difficultés à gérer nos propres émotions, c'est important de leur dire. La réalité n'est pas lisse, vous avez le droit d'être en colère, agacé(e) par votre journée. Lorsque vous sentez la colère monter, prenez un moment pour vous, pour respirer et dîtes lui que vous avez besoin de ce moment.

5. Redoubler d'affection

Enfin, vient le moment du câlin et des bisous. Je passe toujours quelques minutes après une tempête émotionnelle pour rappeler à mon fils que je l'aime et surtout que mon amour pour lui n'a pas changé même s'il s'est mis en colère. Aujourd'hui, il vient de lui-même réclamer son câlin ou sa tétée. Souvenons-nous que nos enfants font tout leur possible pour qu'on les aime et que c'est bien la chose la plus importante dans l'éducation : les aimer autant en retour.

Quelques exemples de situations

Le gâteauVotre fille vient de finir son goûter et vous redemande un gâteau. Vous n'êtes pas trop d'accords, car vous avez peur qu'elle ne mange pas bien le soir. Deux solutions s'offrent à vous :

  • accepter le fait qu'elle mangera moins le soir et faire confiance à votre fille qui se régule toute seule au niveau de l'alimentation
  • lui expliquer les raisons de votre refus et lui dire que vous comprenez parce que vous aussi, il vous fait envie ce gâteau. Et si vous imaginiez un jeu à deux ? En imaginant, par exemple, toutes les recettes géniales que vous auriez pu faire avec ce gâteau ? Souvent, pour un enfant, il suffit d'imaginer l'objet convoité pour que le désir soit satisfait !

Rentrer du parcVotre fils s'amuse au parc depuis une heure et l'heure du repas approche. Vous le prévenez "après ce tour de toboggan, on rentre à la maison". Mais au moment de le mettre dans la poussette, il vous fait comprendre qu'il n'est pas du tout d'accord avec cette idée ! Accueillez l'émotion : "je comprends que tu veux rester plus longtemps, il est vraiment fun ce toboggan, moi aussi je le trouve génial ! Tu as le droit d'être frustré et en colère". Vous pouvez lui expliquer ce qui lui attend à la maison en lui énumérant les choses positives qu'il va faire une fois rentré.

Lectures intéressantes

Voici quelques ouvrages intéressants qui m'ont beaucoup aider à comprendre comment fonctionne le cerveau de nos bambins et comment faire face aux colères.

Le site : www.coolparentsmakehappykids.com, une mine d'or sur l'éducation bienveillante !Et vous, quelles astuces aimeriez-vous partager pour faire face aux tempêtes émotionnelles ? 

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